Danielle
Isabelle est Trainer Manager chez Nuxe à Dubaï. Arrivée il y a près de 2 ans maintenant, nous l’avons interviewée lors de notre voyage annuel à Dubaï pour rencontrer et faire le point avec nos partenaires sur place.
L’essentiel est de s’adapter à la façon de travailler ici et ne pas chercher à appliquer nos standards européens. Il n’y a pas la même rigueur qu’en France par exemple (d’ailleurs, les Emiratis vantent notre rigueur et nos connaissances !). Tout se fait dans l’urgence, à la dernière minute. La planification n’est vraiment pas leur point fort donc je planifie, je prépare et je suis bien l’avancée des projets. Par contre, ils sont très joyeux, gentils et vont tout faire pour terminer le projet dans les temps pour nous faire plaisir !
La relation, le lien entre les personnes sont très importants. Il faut être vigilant à bien à avoir de bonnes relations avec ses interlocuteurs, ne pas hésiter à donner des feedback positifs, ce que l’on ne sait pas toujours faire en France malheureusement sans doute… les compliments sont utiles, les remerciements appuyés pour des choses que l’on considèrerait comme bénignes sont essentiels pour créer du lien.
Il faut prendre le temps de comprendre son nouvel environnement et ça prend un peu de temps… il faut par exemple accepter les retards aux rendez-vous : 1h, 1h30 de retard c’est normal ! Il faut donc apprendre à les accepter !
Encore plus qu’en Europe, le statut est très important : il se traduit par la reconnaissance des diplômes, le titre des postes (le libellé est primordial, par exemple, il faut proscrire la dénomination, « sales manager » au profit de « area manager » qui a plus de prestige même si cela recouvre les mêmes responsabilités).
La femme est très respectée, elle reçoit beaucoup d’aide mais elle doit assumer sa fonction selon certaines normes. Par exemple, une femme « General Manager » se devra de montrer une certaine autorité. Les vendeuses sont particulièrement sensibles au statut de leur manager, d’autant plus si c’est un homme mais je n’ai jamais eu le moindre problème à être une femme dans mon métier.
La vie ici est très agréable, il y a de nombreuses activités et les gens sont plus ouverts qu’à Paris. Il y a tellement de cultures différentes que l’on se comprend mieux, on apprend de chacun et in fine on accepte mieux la différence. Personnellement, j’’appartiens à deux cultures : française et libanaise ce qui m’a permis de me faire très rapidement des amis dans les deux communautés qui sont nombreuses toutes les deux à Dubaï. Cela demande toutefois d’aller vers les autres, de faire des efforts pour rencontrer du monde, inviter chez soi, aller dans les associations d’expats. L’Alliance Française constitue un bon réseau même si malheureusement les activités sont proposées pendant les heures de travail ce qui ne me permet pas d’y participer ! Des associations proposent également aux conjoints d’expatriés une assistance à la recherche d’emploi : relecture de CV, présentation flash ; on y rencontre comme cela la communauté des expats ! Je participe également à certaines réunions de Meet up, la dernière était une dégustation de vin, j’ai adoré !
J’ai retrouvé deux amies Emiratis que j’avais connues à Paris. Elles m’apprennent l culture de ce pays, l’importance de la famille, du mariage. Elles ont environ 35 ans et il « faudrait » qu’elles se marient même si elles ne sont pas trop pressées de rentrer dans le rang…
Les logements sont de qualité très variable. La qualité des appartements dépend de chaque tour : certaines présentent très souvent des fuites, des odeurs pestilentielles du fait de vide-ordures mal isolés, voire même la présence de prostituées travaillant dans les étages. Il est donc utile de s’appuyer sur quelqu’un qui connait bien le marché et depuis longtemps. Les prix varient très vite et beaucoup ! Il faut veiller aussi aux alentours car on peut découvrir dans le terrain vague à côté de chez soi un début de construction et là ça peut vouloir dire bruit jour et nuit, WE compris : la construction ne s’arrête jamais à Dubaï !
Mais globalement, en tant qu’expatriée occidentale j’ai beaucoup de chance. Ce n’est pas le cas par exemple des jeunes femmes philippines qui poussées par la misère laissent mari et enfants pour venir travailler à Dubaï. Pendant 2 à 4 ans, elles sont femmes de ménage, garde d’enfants ou vendeuses pour des salaires entre 2000 et 3000 AED, soit 500 à 600€ par mois. Elles vivent le plus chichement possible, en communauté, pour pouvoir économiser dans ce pays où tout est cher et envoyer un peu de leur salaire tous les mois au pays. Elles sont vraiment très courageuses et j’admire leur sérieux, leur dévotion à leur patron qui assez souvent les exploite et les utilise au-delà du raisonnable.
Non, pas du tout. En fait, je n’envisage pas de rentrer en France pour l’instant. J’ai trouvé ma place et vraiment Dubaï est une ville très sympa, ouverte, accueillante, cosmopolite : je m’y sens bien !