Marielle
24/10/2016
Marielle vient me voir et me dit : « on n’y comprend rien à tes articles sur le coaching : c’est théorique avec des mots de coachs, c’est tellement compliqué qu’on a du mal à les traduire ces articles »… bref un grand cassage comme dirait notre ami Brice (c’est le moment de le remettre en scène J). Un coup de blues plus tard, je me suis demandé comment écrire autrement, raconter autre chose et finalement je me suis dit que le plus simple c’est peut-être de raconter comment se passent des séminaires de coaching d’équipe, des séances de coaching, des programmes de mentorat… bref pendant quelques mois vous faire vivre le coaching de l’intérieur. « Là, sourit Marielle, ça pourrait m’intéresser ». Essayons et j’espère que ces petites chroniques vous intéresseront aussi !
Ce mois ci, je vous proposer de vous raconter le séminaire que je viens d’animer avec une autre coach dans une grande entreprise industrielle.
Le DRH est venu nous voir avec une demande assez précise : nous traversons une période difficile, nous venons de terminer un PSE et les Responsables RH de nos différentes filiales internationales (Amérique du nord, Afrique subsaharienne, Asie) ont eu à gérer les départs, leurs équipes mêmes ont été touchées. Les RH sentent bien que le management doit évoluer, qu’il faut mettre en plus de solidarité, recréer des relations humaines au sein des équipes mais ils ont du mal à se positionner en tant que conseil, accompagnement des managers de leurs filiales. A ce constat s’ajoute le fait que les Directeurs de filiales sont des expatriés qui ne comprennent pas toujours la culture locale. Les RH qui eux sont natifs n’osent pas leur donner des avis, leur expliquer que dans leur pays les choses se passent un peu différemment, que certaines décisions ou comportements peuvent choquer.
Nous aimerions les réunir (12 personnes) pour travailler sur 2 axes :
Le travail devra se faire en français et en anglais car certains ne parlent qu’anglais et d’autres que français !
Nous avons fait une proposition de séminaire de 3 jours en français et en anglais en même temps précédé d’entretiens individuels avec les participants et les directeurs de filiale.
Les entretiens nous ont permis de valider la difficulté des RH à communiquer avec le CEO et avec les managers pour être vus autrement qu’en garant du code du travail. Ils nous ont aussi martelé : nous ne voulons pas de formation académique mais de la pratique…
Cela tombe bien, nous n’envisagions pas de réaliser une formation sur les « does and donts » du « bon coach » !
Nous avons proposé de travailler la première journée sur l’interculturel : travailler avec des personnes qui ne sont pas de la même culture que moi : culture pays mais aussi métiers (RH/Opérationnels). Il s’agissait dans cette phase de faire toucher du doigt à chaque participant comment eux, personnellement, ils réagissent face à la différence et d’envisager ce qu’ils pouvaient faire concrètement de différent mais aussi de les faire s’exprimer sur leur ressenti fasse à un n+1 français.
Le deuxième jour nous avons proposé de travailler sur des techniques simples utilisées en coaching pour créer la relation et aider la personne à préciser son problème, sa difficulté, le but qu’elle souhaiterait atteindre et l’aider à chercher des solutions qui lui conviennent.
Le 3eme jour serait consacré à la connaissance de soi grâce au Lumina dont nous avons déjà parlé dans un autre article. En effet, nous pensons que la confiance vis-à-vis des autres passent d’abord par la confiance en soi et la connaissance de soi : quelles sont nos qualités propres, celles que l’on peut utiliser en cas de problème ? quel est mon comportement sous stress ? comment je peux modifier mes réactions dans ces moments là ?
Ce programme ayant été validé par le client, nous avons alors réalisé l’ingénierie pédagogique en alternant des exercices, mises en situation et apports théoriques, méthodes ou outils. Chaque séquence serait présentée en français puis en anglais par l’autre coach. Pour ne pas perturber les participants nous avons choisi d’avoir de base toujours le même coach pour la même langue. Chacun des coachs traduisant les questions vers le français ou vers l’anglais. Il fallait aussi rechercher de jeux permettant aux anglophones et aux francophones de participer.
Au final, nous avons structurer le séminaire par séquence :
L’objectif estde favoriser les échangesdans un cadre complètement informel mais aussi de regarder comment et les autres se comportement quand il faut produire un objet commun.
Un jeu de rôle est ensuite réalisé en binôme, à partir de la consigne : "pensez à une situation difficile que vous souhaitez faire évoluer. Briefez votre binôme sur le rôle qu'il tient.
Vous avez 10 min pour le convaincre »
et nous finissons comme pour chaque séquence par une debrief en groupe : comment s’est passé le jeu, ce qui m’a plu, ce que j’ai trouvé difficile…
Nous avons alors réalisé un travail à 3 en utilisant à nouveau l’outil GROW pour qu’il soit bien assimilé par les participants. On s’intéresse ici à la personne qui pose des questions pour accompagner son interlocuteur à atteindre son objectif : écoute active, reformulation, questionnement. La 3eme personne est en position méta c’est-à-dire qu’il observe la conversation et fait des retours au « coach » à la fin de l’exercice.
Des entretiens individuels de restitution des profils Lumina de chacun et la définiton d'un plan de développement personnel.
Voila par un exemple concret ce que peut être un séminaire. J’espère que ce petit exposé vous permettra de mieux comprendre notre approche de coach d’équipe !